Carton rouge : Matthias Sindelar, le mozart du ballon rond
Livre
Edité par Ane bâté - 2014
L’histoire commence par celle d’un enfant, Marcus. Il ne pense qu’au foot, qui représente l’horizon de sa vie d’enfant dans un quartier populaire. Les illustrations de Maurizio Quarello donnent le ton : hauts murs jaunes des immeubles modestes ; soupe au repas et père à casquette. Le garçonnet tout à ses rêves de gloire ne comprend pas la mine fermée de son père, mais les illustrations parlent de l’armée qui avance, du drapeau nazi qui flotte et du ballon rond écrasé par un pied dominateur. Marcus a une idole : Matthias Sindelar, le Mozart du ballon rond, auquel il s’identifie. C’est l’avant-guerre, l’Autriche doit « s’unir » à l’Allemagne. Là où Marcus ne voit que la grandeur cumulée de deux équipes de foot, son père éprouve déjà l’oppression. Le petit garçon est entièrement soumis à ce que dit son maître, la grandeur du nouveau pays uni. Le père résiste avant l’heure. Matthias Sindelar devient un symbole de cette résistance. Ne pas être battu par l’équipe allemande est un refus de soumission, ne pas saluer en est un autre.